La défense des autrices et des auteurs
Une précarité grandissante
Les Etats Généraux de la Bande Dessinée l’avaient annoncé en 2017 :
– 53% des auteurs de BD gagnent moins que l’équivalent d’un Smic
– 36% sont sous le seuil de pauvreté
– 55% travaillent le week-end
La situation est même pire pour les autrices, les femmes sont les plus précarisées par le système actuel !
A cette faiblesse des revenus, il faut aussi ajouter la protection sociale trop faible (88% des professionnels interrogés n’ont jamais bénéficié d’un congé maladie !), un rythme de travail conséquent (la moitié des auteurs dépassent les 40 heures de travail par semaine) et une fiscalité pas du tout adaptée à la spécificité du métier (les cotisations sont lourdes pour des résultats pas du tout visibles).
Une meilleure rémunération et un contrat plus juste
Ant Editions, face à ce constat et pouvant difficilement changer les lois à sa petite échelle, a décidé d’offrir une meilleure rémunération à ses auteurs.
L’auteur, qu’il soit scénariste, dessinateur ou coloriste, est rémunéré à chaque planche livrée. Il touche des droits dès le premier exemplaire vendu.
Une fois l’ouvrage rentabilisé, ses droits d’auteurs augmentent.
Concrètement, cela se traduit ainsi :
Par exemple, sur un projet, il est convenu contractuellement de régler la somme de 300€ pour chaque planche.
Les auteurs livrent 40 planches, ils touchent 12 000€ au total. Avant que l’album soit rentabilisé, ils touchent 16% de son prix de vente (pour 1 000 exemplaires d’un album vendu 15€, on atteint la somme de 2 400€, qui s’additionne à la somme déjà versée). Une fois l’album rentabilisé, les droits d’auteurs augmentent, passant alors à 31% (ce qui revient à 4 650€ supplémentaires pour 1 000 ventes).
Avec cet exemple, les auteurs se partagent, sur un album vendu 15€, rentable au 6000ème exemplaire et vendu à 7000 exemplaires, plus de 30 000€. Pas mal, non ?
Bien évidemment, il nous faut être vigilant concernant différentes dépenses qui sont à la hausse : les envois des livres (frais de port et fournitures), l’impression des ouvrages (hausse des prix du papier).
Actuellement (juillet 2023), la structure éditoriale est encore dans un équilibre fragile et ne peut pas encore atteindre le seuil de rentabilité des albums.
Les contrats d’Ant Editions ont été relus par un juriste du SNAC BD. L’objectif de cette démarche était de proposé un contrat plus juste, non unilatéral, qui permettait à l’auteur de maîtriser aussi la vie de son œuvre. Plutôt que de faire du contrat un vaste package englobant l’audio-visuel, le numérique, les adaptations diverses et variés, le contrat d’Ant Editions est consacré uniquement à la BD… et si, par le plus grand des hasard, une des BD pourrait l’objet d’une adaptation, un nouveau contrat serait signé avec l’auteur, lui permettant ainsi de défendre ses conditions.
Une défense réelle des albums
Ant Editions pense qu’un album n’a pas une durée de vie limitée et s’il est édité, c’est parce que nous croyons à ce projet !
Combien de séries se sont arrêtées à un tome 1 ?
Combien d’albums ont fini au pilon faute de ventes suffisantes ?
Combien de BD désormais introuvables parce que l’éditeur ne les réimprime pas ?
Combien de projets sont passés inaperçus car n’ayant pas été mis en avant par leur éditeur ?
Nous n’avons pas la folie des grandeurs et nous publions uniquement ce que nous pouvons publier, ce que nous pouvons réellement soutenir.
Un album de notre catalogue sera défendu de la même façon au fil du temps : il sera toujours proposé à la vente, ses auteurs pourront toujours le présenter dans des salons, il ne disparaîtra pas de notre catalogue ni de notre site, il continuera à être mis en avant.
Un choix économique obligeant à repenser le système éditorial
Il est difficile avec un tel fonctionnement de s’offrir les services d’un diffuseur.
C’est pour cela qu’Ant Editions privilégie le bouche-à-oreille et assure sa communication de façon plus artisanale…
Si vous aimez le travail d’un de nos auteurs, c’est en en parlant autour de vous que ça nous aidera le mieux.